Émission Underscore #155 du 13 octobre 2019

Actu

Disparition de Louis Joinet

Cofondateur du Syndicat de la magistrature, il fut le premier directeur de la CNIL juste après sa création en 1979. Il dénonçait déjà dans « Le monde diplomatique » les « pièges liberticides de l’informatique ».

Framasoft veut arrêter certains services

Pour « déframasoftiser » Internet. Rassurez-vous ce n’est pas pour tout de suite. On en reparlera.

On a (encore) bientôt plus d’adresses IPv4

D’après l’Arcep il ne reste plus qu’un million d’adresses IPv4 disponibles en France, assez pour tenir un mois. Enfin certains FAI comme Orange en aurait en 30 millions « en stock ». Bizarrement on attend toujours IPv6 partout.

Financement participatif pour le Cause Toujours

Les amis du café associatif « Le Cause Toujours » font un financement participatif pour les travaux du local en face, dans la Maison Mauresque. On a déjà fait des causeries sur la vie privée par exemple, avec G3L, c’est un lieu sympa ce café !

Un codeur supprime un add-on opensource à un logiciel pour protester contre son utilisation

Cet extension au logiciel d’automatisation de déploiement Chef a été retirée après que l’auteur, précédemment employé de l’éditeur, ait appris que des licences du logiciel avaient été vendues à une agence américaine de l’immigration.

Rézine bientôt disponible comme opérateur fibre en Isère

Bonne nouvelle pour nos voisins grenoblois qui pourront choisir un FAI associatif !

La HADOPI et le CSA devraient fusionner pour donner l’ArCom

J’aurais plutôt proposé Arcrotte…

Un bounty pour moderniser le backend m68k de GCC

Pour l’adapter à la nouvelle architecture, si on veut pouvoir continuer à compiler pour nos machines Atari, Amiga & co…

PeerTube 1.4 est sorti !

Cette version ajoute le support des plugins et une interface améliorée.

Mastodon sort en version 3.0

Parmi les changements, la suppression du support d’OStatus, l’ancien protocole, l’ajout d’un lecteur audio très joli et plein d’autres choses.

Google a annoncé qu’il ne paierait pas les nouveaux droits voisins créés pour le taxer

À la place, il supprimera simplement les citations des articles des journaux qui ne l’autoriseront pas. C’est pas comme si c’était pas prévisible.

RetroArch propose d’utiliser l’IA traduire les vieux jeux vidéo

Vous allez enfin comprendre les dialogues de vos jeux rétro japonais préférés grâce à une traduction utilisant le machine learning… en passant par Google ou d’autres services.

La Biélorussie rend IPv6 obligatoire

C’est tout de même dommage qu’une dictature soit à la pointe de la technologie…

David Revoy ouvre sa boutique en ligne

On peut y trouver plein de goodies Pepper & Carrot !

La Vampire 4 standalone est sortie !

« C’est lors du rassemblement « Amiga 34 » qui a lieu ce week-end en Allemagne qu’elle sera pour la première fois en vente. C’est donc un premier lot de Vampire V4 Standalone qui sera vendu en « bundle » incluant un boitier alu, un bloc d’alimentation et quelques bonus tels qu’une souris, un clavier, un adaptateur Compact Flash avec une carte de 32Gb et un USB Blaster pour un prix emporté de 549€. »
Espérons qu’il en restera pour l’Alchimie !

Chiptune: Rise of turbo kid

Sujet : « La bataille du Libre » : Interview de Philippe Borrel

Le film « La bataille du Libre » (87min) est la version longue – destinée aux projections-débats – de « Internet ou la révolution du partage » (55mn) qui a été diffusé sur Arte en mai 2019.

Le film sera projeté dans 5 villes de la Drôme, ainsi qu’à Lamastre en Ardèche dans les jours qui viennent.

Petite interview pas trop préparée du réalisateur.

Transcription partielle :

Quel est ton parcours ?

En 1990 quand j’ai terminé l’école de journalisme, il y avait que quelques chaînes de télévision, une caméra valait plus de 150000 euros d’aujourd’hui. La formation visait à former des journalistes qui au lieu d’écrire avec des mots écriraient avec des images et des sons. J’ai grandi avec des émissions comme « La marche du siècle » sur la 3, ou « 24 heures » sur Canal+ produite par l’agence CAPA, et puis des émissions classiques, Envoyé spécial, Thalassa, Strip-tease. J’ai fait mes armes pendant 10 ans sur ces programmes-là, avant de passer progressivement au début des années 2000 aux documentaires. Depuis 15 ans j’ai réalisé 10 films, principalement pour France 5, et surtout arte, un pour Canal+ aussi, parmi lesquels on retrouve « La bataille du Libre » qui tourne en ce moment en projection-débat, « L’urgence de ralentir », « Un monde sans humain », « Un monde sans fou ? », ou encore « Un monde sans travail ».

Comment es-tu arrivé à ce sujet du logiciel libre ?

Juste après avoir terminé « L’urgence de ralentir » en 2014, j’ai eu envie de réaliser un film sur l’enjeu des Communs, et en 2015 la production « Temps Noir » qui a été fondée par Tancrède Ramonet, qui est le fils de Ignacio Ramonet, le rédacteur en chef du Monde diplomatique, m’a proposé de rencontrer Jérémie Zimmermann cofondateur de La Quadrature du Net, pour faire un film autour de l’enjeu du logiciel libre.
Entre temps j’ai réalisé pour France 5 « Un monde sans travail », mais on était toujours en discussiona vec Jérémie Zimmermann et arte, et une fois « Un monde sans travail » terminé j’ai pu plonger dans ce qui allait devenir « La bataille du Libre ».

Jérémie a choisi de quitter le projet car il n’adhérait pas à la mise en perspective avec l’angle du Commun, il aurait souhaité un film de discrimination positive, des femmes codeuses, des pays du sud, et sur l’enjeu de la surveillance généralisée. Alors que arte nous rejoignait sur cette envie de mettre en perspective l’apport du logiciel libre et de son mouvement à l’enjeu du Commun.

C’est ce que tu souhaitais montrer dans ce film, ce qu’apporte le mouvement du logiciel libre dans l’informatique mais aussi en dehors ?

Oui car notre monde est numérisé, informatisé, il est innervé par l’informatique. Il suffit de voir ces gens dans les transports qui marchent avec leur smartphone à la main. C’est la partie visible, mais l’informatique est partout dans tous les domaines.

En ayant vécu cette innervation, cette intrusion de l’informatique dans tous les domaines, une logique incluse dans le code est imposée à nous sans que nous le sachions. Cette logique, c’est la logique propriétaire, privative, et elle s’oppose en tout à la logique des Communs, celle du partage, opposée à la propriété.

Le film va plus loin que le seul logiciel, puisqu’il parle également des médicaments, des semences, qu’y a-t-il d’autre encore à libérer ?

Dans un monde où tout est information où tout est numérisable, traduisible en 0 et 1, que ce soit l’ADN d’une plante, ou la molécule d’un médicament, tout ce qui est information devient privatisable et peut malgré nous comporter une logique privative, propriétaire, au détriment du Commun.

Il faudrait libérer l’éducation, la culture, tout ce qui comporte de l’information.

Pour toi, les différents combats (pour le libre, l’écologie…) doivent-ils restés séparés pour s’adresser à certains publics ? Comment faire « converger les luttes » comme on dit ?

C’est l’enjeu de l’époque. On ne s’est pas apperçu qu’on était enfermés dans nos bulles, cloisonnés avec nos engins à la main, surtout dans les villes, mais aussi entre des casques qui ne se parlent plus. Il n’y a plus d’espace public où on prend le temps de parler.

Je caricature mais il suffit d’observer les gens dans une grande ville pour le voir.

L’urgence, on le voit dans les luttes sociales en cours, le mouvement des gilets jaunes, place d’Italie, avec Extinction Rebellion qui est actif à Paris en ce moment, l’urgence est de décloisonner, que les gens réalisent qu’ils n’ont pas l’exclusivité de la vérité. Qu’il n’y a pas qu’un seul mode de vie, y compris dans les banlieues, et dans les campagnes.

Est-tu optimiste pour l’avenir du monde, et penses-tu que le logiciel libre jouera encore un rôle à l’avenir ? Qui gagne à la fin ?

Un slogan dit que « le libre a déjà gagné parce il a perdu », car il s’est fait digérer par le mouvement opensource, et l’opensource c’est du libre, mais sous contrôle capitaliste, en fait. Puisque dans le mouvement opensource il y a toujours un financeur qui s’assure que la dernière couche, l’interface d’un logiciel avec l’utilisateur, soit propriétaire, pas partageable, pas transparente, pas modifiable… les règles du libre pourtant.

Donc dans ce sens le libre est partout sans qu’on le sache mais reste enfermé dans une logique propriétaire, donc quelque part il a perdu. Ceci dit, aujourd’hui d’autres mouvements s’intéressent à ces valeurs du libre car elles sont fondatrices d’une volonté d’émancipation qui aujourd’hui, puisque l’informatique est partout, donne une possibilité de l’appliquer à tous les domaines. Les gens de différentes classes sociales commencent à se reparler en sortant la tête de l’écran, en se rencontrant dans des mouvements sociaux. Il y a un décloisonnement, une jeunesse qui se réveille et prend conscience que le monde dans lequelle elle va évoluer et pas seulement travailler est menacé, pas d’effondrement car je n’aime pas ce terme, mais de surveillance généralisé, de contrôle… de la part de gouvernement d’une minorité détenant le pouvoir économique, symbolique…

Que pense-tu des libristes que tu as côtoyé ?

À part la figure de Richard Stallman, celui qui a senti tout ça dès les début des années 1980 au MIT, qui lui est une figure atypique, j’ai rencontré des gens qui sont de tous âges et qui sont avant tout des êtres humains qui sont encore des êtres humains et pas simplement des robots, et surtout des gens qui luttent, qui sont actifs au sens activistes. C’est précieux, mais ce n’est pas que dans le mouvement libriste, des gens se battent pour libérer des semences agricoles, d’autres pour que les médicaments soient accessibles à tous, aux quatre coins de la planète en ce moment.

Où en est-on de la campagne de financement pour l’adaptation internationale ?

On a dépassé les 50%, on en est à 64 ou 65% je crois. PLOSS-Auvergne-Rhône-Alpes cherche à récolter 6000 euros pour financer le site web, et surtout pour permettre la post-production de la version internationale qui sera en anglais qui s’intitulera « Hacking for the Commons ». Il y a déjà 139 contributeurs. Il reste 2 semaines de campagne et on a récolté pas loin de 3900 euros.

Sachant qu’on enregistre cette interview mardi, on espère que ça a encore progressé.

Agenda

Rappelons que l’agenda est celui de la semaine passée lors des rediffusions le samedi.

Atelier decouverte Freecad

Atelier d’initiation a la modélisation de pièces 3d sur le logiciel Freecad. Pense à apporter ton ordinateur portable avec une souris.

Sur inscription.
Mardi 15 octobre, 18h – 21h,
Valence Atelier Libre, 13 bis rue Montplaisir, 26000 Valence.

Retour d’expérience sur une plateforme cloud pour l’IA avec Elixir et Rust

Organisé par ADD (Ardèch’Drôm Dev).

Mardi 15 octobre 2019, 19:00 à 21:00,
Amphi C, IUT Valence, 51 Rue Barthélémy de Laffemas, Valence.

Ancestris fête son 10 000ème commit

Pour le 10 000ème commit de leur logiciel de généalogie préféré les utilisateurs d’Ancestris se retrouveront ce jour là pour échanger et partager leur usage du logiciel.

Le samedi 19 octobre 2019 de 14h00 à 17h30.
Place François Mitterrand, Vienne, France.

« La bataille du libre » en Drôme-Ardèche !

Projection du film suivi d’un débat en présence du réalisateur, Philippe Borrel.

Les différentes dates :

Si vous souhaitez participer à la communication vous pouvez imprimer l’affiche pour la déposer chez vos commerçants.

Et rappelons que vous pouvez également participer jusqu’au 20 octobre à la campagne de financement participatif pour l’adaptation en anglais qui s’appellera « Hacking for the Commons ».

Ouverture des préventes pour les Geek Faëries

C’est loin et pas pour tout de suite, mais les préventes et la réservation du camping sont ouvertes !

Du 5 au 7 juin 2020,
Selles-sur-Cher.

Astrologeek

  • roliste : a qui le tour ?
  • hacker : Plus belle sa vie
  • nerd : is your wife is satifayed ?
  • musicien : En audio 3d , je suis là sans être là
  • électronicien : arrête de nous faire le coups de la panne, c’est chaud
  • procrastinateur : Quand rien est a faire , tout est a faire ?